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Centre Spirituel de Troussures
Prieuré Notre-Dame de Cana - dans l'Oise
Des retraites spirituelles, des formations, de l'accueil personnalisé

Le père Paul Doncoeur

I Sa vie

1/ Un nom « prophétique »
  • « Don » et « Cœur »…. Don comme un homme livré à Dieu. Cœur comme un homme qui a beaucoup aimé Dieu et son prochain
  • « Paul, » à la suite de son saint patron, le grand Saint-Paul saisi par le Christ et grand évangélisateur…
 
2/ Témoignages
- Portrait
« Avec ses cheveux coupés au plus près, son sourire souvent moqueur et son regard qui papillote derrière ses lunettes ; il aime aller à la découverte et la chanson aux lèvres. Il marche dans les pas de ses garçons ou de ses filles dans un cœur à cœur avec eux. À l'aube, il plonge dans la rivière, et dans le jour qui se lève, il dit la messe avec un recueillement profond.
 
- Caractère
Il ne craint rien, ni la fatigue, ni la pluie, ni le soleil brûlant, ni les désillusions de la route, m les contretemps désagréables….. Le soir, il tire les leçons de la journée... Et souvent Péguy revient dans les citations qu'il aime à faire au déclin du jour.
Comment voulez-vous que ces jeunes lui résistent ? Il ne les séduit pas, mais il les aime avec la tendresse de l'âme. »
- Guy de Larigaudie écrivait à ses parents en juillet 1930 : « Je suis allé voir le père Doncœur : nne merveille d'amabilité. j'ai rarement vu un homme aussi apostolique. C’est un évangile vivant ! »
 
3/ Ses étapes
a) Jeunesse
- Né à Nantes le 6 septembre 1880, Fils d'officier, aîné de huit enfants, il est élevé par une famille aimante, dans une foi religieuse ardente, le sens du devoir et l'esprit de sacrifice. En vacances, lever à 5 heures, cheval, escrime, natation, tir au pistolet, tennis, etc.
 
b) Jésuite
- 18 ans : Noviciat Jésuite à Saint Acheul en 1898.
- 21 ans 1901 il est expulsé de France, comme tous ses frères religieux, par les lois anticléricales. Il en restera très affecté toute sa vie, notamment par le manque de réaction des catholiques sur cette loi de la séparation de l’Église et de l’État. (une blessure marquant toute sa vie)
- Il poursuit ses études à Arlon (Belgique) et à Jersey. Il enseignera la théologie et la philosophie.
- 32 ans ordonné prêtre : 25 août 1912
 
c) Aumônier militaire
- 34 ans en 1914, il devint aumônier militaire pendant toute la guerre au 115 Ri, 35 Ri et 42 Ri, il participe à la bataille de la Marne, de l’Aisne, de Champagne et de Verdun. Grièvement blessé dans la Somme, une guérison miraculeuse à Lourdes lui permet de rejoindre ses régiments pour les combats de Reims, Flandres et de la victoire de 1918. Sa bravoure, son abnégation, son courage et son dévouement pour assurer une sépulture chrétienne aux soldats morts au champ d’honneur lui vaudront une renommée immense : sept citations, la croix de guerre, la Légion d’honneur !
 
d) Évangélisateur
- 38 à 58 ans : De 1918 à 1938, il a la volonté de « reconstruire la chrétienté de la France, retrouver un christianisme intégral, pour que le sacrifice de la Grande Guerre ne soit pas inutile ! »
- Multiples actions apostoliques décrites ci-dessous 
 
e) Apôtre de la famille
- 58 à 81 ans : 1938 Arrivée du Père Doncoeur à Troussures.
- Homme de Dieu, conquérant et franc-tireur, il reçut la maison de Troussures des Jésuites pour en faire d’abord un lieu où pourrait s’exprimer ce qu’il portait profondément dans son cœur : recréer un noyau de chrétienté pour l’avenir de la France. Mais finalement avec les évènements de la Seconde Guerre mondiale, la maison devint plutôt un centre de formation et de refuge ; pour ensuite être à terme une grande maison familiale.
- Il entra dans une certaine nuit, ne comprenant plus l’évolution de la société :
« Après la guerre de 1918, je savais que dire aux jeunes, après celle de 1940, je ne sais plus… »
 
f) Sa mort à 81 ans
- Le 7 mars 1961, le père Doncœur prêche à Beauvais une récollection pour les prêtres du diocèse, puis une conférence sur Jeanne d'Arc, sur laquelle il a publié énormément de documents historiques de première importance. Le lendemain de cette journée fatigante, à Troussures, il a un malaise.
- Le 21 avril, après une brève maladie, le père rejoint « la Maison du Père ». Il est enterré à la crypte de la petite chapelle de la maison


II Son message
Les 4 points cardinaux de sa vie trempée dans le Christ. 4 manières dont il a fait de sa vie un
« évangile vivant ! »
1/ Un homme de Dieu : son amour pour Dieu
2/ Un aumônier militaire : son amour pour la France
3/ Un évangélisateur : son amour prophétique
4/ Un théologien : son amour de la vérité de la foi
 
1/ Un homme de Dieu : Son amour pour Dieu
* Première expérience intime de Dieu : à 11 ans 1ere communion et désir de se donner à Dieu

a/ Foi radicale : tout quitté pour Dieu, Dieu seul suffit pour vivre ! : à 18 ans noviciat + vœux à 20 ans + prêtre à 32 ans 

b/  Foi engagée : sur-le-champ de bataille, au coeur de la guerre, il vainc la peur de la mort et témoigne d’une bravoure exceptionnelle. C’est pour Dieu et en Dieu qu’il va chercher tous les blessés, tirer les corps sous les balles de l’ennemi et de se donner à chacun sans compter. Il applique le nouveau commandement du Christ : « Aimer Dieu et aimer son prochain, c’est le même » amour ».  Il aimait dire :
« La foi est victorieuse de tout mal et de toute compromission. Elle ne peut être qu’une foi qui rend joyeuse, car elle éblouit, elle est splendeur »

c/ Foi conquérante : Une foi qui sait être aventure, audacieuse pour rejoindre chacun : des plus jeunes aux plus âgés. Une foi qui sait se professer : cf texte prière : Sois fier de ta foi !

d/  Foi silencieuse et fidèle : Jusqu’à sa mort, il resta cet homme de Dieu, fidèle à son baptême, ses vœux religieux et son sacerdoce
 
2/ Un aumônier militaire (un amour de la France)
* Témoignage : à sa mère en 1916 : 
« Priez bien pour moi. Il faut que la France profite de ces terribles événements pour se refaire une chrétienté. Il y a un véritable réveil de la foi. Il faut qu’il pénètre les âmes et les renouvelles vraiment dans leur substance. Nous y travaillons, mais il faudra beaucoup de prière et de sacrifice »

a/ Aumônier militaire : Bien que réformé - conséquence de l'exil — le père répond immédiatement à l'appel de la patrie en danger et sollicite un poste d'aumônier militaire. Il participe à la bataille de la Marne. Resté volontairement près des blessés, il est emmené en captivité à Krefeld. Rapatrié, il est affecté à la 28e brigade d'infanterie. Après les batailles de Champagne, de Verdun, de Reims, il est grièvement blessé dans la Somme et guérit quasi miraculeusement après un pèlerinage à Lourdes. Sa conduite héroïque pendant ces quatre années de guerre lui vaudra la croix de guerre avec sept citations et d'être officier de la légion d'honneur.

b/ Porte-parole de l’Église : En octobre 1924, face aux menaces du gouvernement du président Herriot vis-à-vis des religieux, le père Doncœur rédige le manifeste « Pour l'honneur de la France, nous ne partirons pas !». Il est le conférencier d'une campagne de meetings (jusqu'à cent mille hommes) qui fera reculer le gouvernement. Sa verve impressionne les autorités politiques dans leur désir de chasser hors de France les congrégations religieuses et de supprimer l’école libre.
« Pour l’honneur de la France…nous ne partirons pas ! Pas un homme, pas un vieillard, pas un novice, pas une femme ne repassera la frontière, cela jamais ! …..» Cf Texte en entier

 c/ Apôtre de la Paix : réconciliation   
En 1923, au 3e congrès international de la jeunesse catholique, à Innsbruck, il a ces paroles prémonitoires : « Nous devons pardonner et nous unir pour détruire le paganisme qui existe dans chacun de nos pays ».
En mai 1924, il publie l'article annonçant le drame où la résurgence du paganisme va précipiter le peuple germanique dans le chaos. La veille de l'Anschluss, en mars 1938, le père Doncœur sollicite et obtient un entretien avec l'ambassadeur d'Allemagne à Paris et plaide auprès de lui la cause de la liberté des peuples et de la paix.


3/ Un évangélisateur : un précurseur, un prophète !
a/ Témoignages
- « Pour nous, le père aura été le Sourcier qui détecte à l'avance les renouveaux. Il nous a éveillés, passionnés pour tout ce qui allait naître dans l'Église de France. Le christianisme comme achèvement de l'homme, et non comme une triste morale d'interdictions. La sainteté du mariage et l'éclosion de foyers fertiles. Le zèle missionnaire. L'union du peuple chrétien autour du pape ».
- « On ne peut mesurer l'importance de son influence. Mais peut-être pourrait-on la caractériser. Il me semble qu'elle a été celle d'un prêtre. Devant un laïcat évolué qu'il n'a cessé de promouvoir, auquel il a travaillé à donner sa taille adulte, poussant ses fils à l'action, aux initiatives, au témoignage, il a été le Prêtre, le Père, une « incarnation » admirablement actuelle du sacerdoce de Notre Seigneur Jésus-Christ. »
- « Je ne puis m'empêcher de laisser chanter en moi une de ces finales qu'il aimait tant, et qu'il m'a lues le premier, du Saint François d'Assise de Chesterton : « Les serviteurs de Dieu qui avaient été une armée assiégée devinrent une armée en marche ; les chemins de la terre s'emplirent comme d'un tonnerre du piétinement de leurs pieds et, très loin, bien en avant de cette troupe sans cesse grossissante, un homme marchait en chantant, aussi simplement qu'il avait chanté cet ancien matin, dans les bois d'hiver où il s'avançait seul. »
Ainsi marchait le père en tête de nos Routes ».

b/ Apôtre des jeunes : Aumônier scout, il créera la branche des routiers après avoir fondé les Cadets (cadets par rapport aux ‘ vaillants’ qui sont mort à la guerre afin qu’ils reconstruisent la France). En 1924 il rencontra en effet le Père Forestier et le Père Sevin. Il fut séduit par le scoutisme de France et se consacre aux routiers en intégrant certains Cadets.
- Témoignage : « Le père ayant décidé de servir dans le scoutisme, je m'efforçais de lui faire voir des réalisations sympathiques. C'est ainsi qu'il fit son premier camp scout à la Pentecôte 1924 avec ma troupe de banlieue et la troupe de Chantilly, que nous devions rejoindre dans sa forêt, pour l'affilier au mouvement. Trois cadets encore en civil y participaient : Jean Baron, Jacques Astruc et Paul Froger. Tout avait commencé par marcher de travers. À minuit, le camp n'était pas encore monté et j'étais très inquiet de l'impression qu'en aurait le père. Mais, sans s'arrêter aux détails, il m'avouait qu'il avait été frappé par la bonne humeur des garçons et leur ouverture à la Parole de Dieu. Lui, il les avait éblouis par son entrain, sa vigueur, tirant avec eux la charrette, nu-tête, ce qui était une grande nouveauté à l'époque où plusieurs directions des œuvres écrivaient au chanoine Cornette pour lui demander de rappeler à ses prêtres qu'ils devaient, surtout dans les lieux de pèlerinage, porter le chapeau ».
 - Il avait lu ou relu les écrits de Baden Poel. En 1920, le vieux Chef Scout n'avait-il pas écrit : « Si la guerre n'enseigne pas à ceux qui survivront et à leurs successeurs qu'un monde nouveau est possible, alors la guerre sera la plus grande catastrophe que n’aura jamais connue l'humanité. »
Et n'avait-il pas dit à de jeunes chefs anglais : « Nous pouvons faire beaucoup pour poser les bases d'un ordre nouveau. » Et le père concluait « La destinée du scoutisme français se joue tout entière sur cette audacieuse assurance, et c'est pour elle que nous allons à lui. »
Il avait la conviction que de tremper des caractères, restaurer des mœurs, retentirait à longue échéance sur les institutions : « C'est dans l'âme des jeunes que se bâtissent les cités nouvelles. ». Non seulement il provoquait les routiers à trouver un style de vie personnel allant de la coupe de cheveux, de la forme du vêtement, aux plus hautes attitudes morales ; mais encore les aidait-il à concevoir chrétiennement ce que l'on pourrait appeler les communautés primaires comme l’environnement et prolongement de toute vie humaine : la maison, la chambre, le mariage, la fête humaine (le chant, l'art dramatique, la danse), la communauté paroissiale et la liturgie.
Repères chez les routiers :
1922, le père Doncoeur conduit quelques jeunes garçons, futurs Cadets, au calvaire de Souain.
1924,     il publie le message « Cadets ». Pèlerinage des Cadets de France à Verdun et Domrémy. Son récit, « Routiers », paraît en
1926. Jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, le père Doncceur mènera tous les étés ces routes Cadets, durant près d'un mois, vers les hauts-lieux de France, d'Europe et même en Terre sainte.
1925,     Quelques cheftaines demandent au père de les guider. Ce seront les Compagnes.
1927, à l'instigation du père, un Cadet élève ingénieur fabrique des anneaux dizainiers scouts. Sur l'initiative des pères Doncceur et Forestier, en 1939, le cardinal Verdier introduit à Rome une demande pour que les indulgences du rosaire soient étendues au dizainier.
1927, à l'occasion du congrès mariai, pèlerinage de Paris à Chartres, à pied, avec quelques Cadets et le fils de Péguy.
1935, premier pèlerinage à Chartres avec quinze jeunes garçons.
1936, pèlerinage routier à la Sainte-Baume.
15 août 1942, le père Doncoeur est l'âme d'un grand pèlerinage national qui rassemble au Puy-en-Velay                   10 000 routiers et cheftaines !
1945, au Puy, pèlerinage d'Action de grâces pour le retour des prisonniers avec la dernière « invention » du père : le « cheminement biblique » dans les rues de la ville, méditation itinérante coupée de chants, de danses et d'évocations bibliques par des acteurs.
1946, le père lance un pèlerinage à Vézelay pour le 8e centenaire de la 2e croisade prêchée par saint Bernard. Les jeunes pèlerins venus de toute la France et des pays voisins en une « Croisade pour la paix » portent quatorze croix que l'on voit toujours dans les bas-côtés de la basilique.
 
c/ Pèlerins :
- Il a eu de nombreux contacts avec ceux qui s'efforcent de reconstruire la France : Chantier de Jeunesse (où servent de nombreux Cadets) ; Compagnons de France (André Cruiziat) ; école des Chefs d'Uriage.
En 1942, les éditions de l'Orante qu'il a fondées impriment et diffusent clandestinement l'encyclique de Pie XI sur le nazisme « Mit Brennenden Sorge ». Le 15 août 1945, lors du camp routier de Gergovie au Puy, le père remet à l'abbé Joly, de retour de captivité, ses fonctions d'aumônier général de la Route.
- Il sera l’instigateur de multiples pèlerinages mariaux (Chartres, Le Puy, Vézelay Israël, etc.)
Croisade de la Paix à Vézelay en 1946. Des milliers de jeunes affluent de toute la France, porteurs de quatorze lourdes croix.
d/ Apôtre de la famille
- Pour le Père Doncoeur, la famille catholique doit devenir un véritable instrument de ‘conquête du milieu’ et la place de la femme est centrale.
Il aimait à dire en boutade : « il faut deux femmes pour faire un saint : sa femme et sa mère ! »
« Le couple chrétien a une vocation d’ouverture à la sainteté et que le foyer est le centre de vocation privilégiée des femmes, qu’il faut ‘reconstruire’ la France par la famille »
D’où sa fondation des « Cercles Sainte Jeanne » en 1930 pour l’accueil de jeunes femmes qu’il suivait, et quand elles furent mariées, il les réunit alors en cercle d’étude mensuelle. C’est ainsi qu’en 1938 il prêcha les premières retraites de foyer en commun qui furent une innovation complète pour l’époque (quelques années avant les retraites de couple aux foyers de charité de Château-Neuf de Galaure, sous l’impulsion de Marthe Robin. Dans les années trente, plusieurs initiatives ont valorisé aussi les couples chrétiens, comme le Père Caffarel  avec la fondation des Équipes Notre-Dame à Paris.
- Maison familiale de Troussures : il s’agissait de ne pas rester dans une vie recluse au château, mais de s’ouvrir à la région très déchristianisée. Il fonda ainsi un centre d’apprentissage des techniques élémentaires de service national réservé aux femmes. Un apprentissage aussi pour la liturgie paroissiale, le service des sacristies, la musique populaire, le jardinage, le secrétariat, etc.
De 1938 à 1940, il développa toute cette ouverture dans le pays de Bray. 1940 Réquisitions par l’armée française de la maison et ensuite par les Allemands, un an plus tard.
 
La maison et le domaine sont aménagés avec l'aide de Cadets et de Compagnes. Des séjours familiaux ont heu aux Jours Gras, à Pâques et aux vacances d'été et le père s'occupe très activement des familles : liturgie, causeries, fêtes... Après la guerre, la Maison accueille les premières retraites de fiancés, de foyers. Des journées d'étude, les « Sessions de Ouasimodo », sont animées par de grands personnages : pères de Lubac, Daniélou, Teilhard de Chardin.
En 1958, le père quitte les Études et Paris pour Troussures où ses supérieurs l'autorisent à résider. En 1959, une petite école de jeunes garçons, « Montjoie », est ouverte. Le père en sera l'aumônier et un éducateur plein de tendresse.
En 1940, avec l’évolution de la guerre : c’est l’occupation, le gouvernement de Vichy et sa politique de collaboration avec l’Allemagne Nazie ; le père Doncoeur prend du recul sur ses prises de position politique et rentre dans un certain silence.
- 1943, Le Père Doncoeur est marginalisé par les jésuites, il se retire des scouts de France et certaines amitiés sont rompues, comme avec les Cadets. Ces événements le conduisent à faire maintenant de Troussures une grande maison familiale et d’accueil.
- En 1959 ce fut aussi la création de l’école de Montjoie avec 18 garçons, dont beaucoup sont orphelins, dirigée par Madame Annie Taillefer, nièce du père Doncoeur et décédée en 1975 dans la petite maison baptisée  aujourd’hui Nazareth.
 

4/ Un théologien (son amour de la vérité de la foi)
- Études de lettre + Porfesseur de philo + théo. 25 à 32 ans
- Écrivain, il publie le célèbre « Roland » : recueil de chants scouts ; en 1930 il prend la direction des « cahiers du cercle Sainte Jeanne de Chantale » q1930 à 1961 ui très vite prennent une renommée importante en France. Historien, son activité portera sur la vie de Jeanne d’Arc. Il écrira dans la revue Études en 1926 : « la reconstruction spirituelle du pays »
. Liturgiste, il fonda en 1920 le bulletin de pastorale liturgique en voulant rendre accessible la liturgie à tous, une liturgie catéchétique. Il restaura par exemple la veillée pascale selon le rite ancien en 1945 dans la petite chapelle de la maison par une permission spéciale de son évêque. En 1951, un décret pontifical de Pie XII officialisa cette liturgie pascale. Chaque année des baptêmes d’enfants et d’adultes furent également célébrés dans ce même esprit de renouveau liturgique.
Théologien : Une journée par an, des grands hommes d’Église, des intellectuels, vinrent partager leur réflexion sur différents sujets comme la colonisation, les sciences, l’évolution de l’Église, etc. Troussures verra séjourner les  Pères Chenu, Teilhard de Chardin, Fessard, Daniélou, de Lubac, Jean Anouilh, etc.
C’est un Théologie de la rédemption : il aimait à dire : « tout homme participe à une courageuse assomption de l’ordre créé au Règne de la grâce ».
Ce que l’on peut retenir ?
  • Le grand désir du Père Doncoeur qui a habité toute sa vie pourrait se résumer ainsi :  Que les soldats, de la Première Guerre qui ont défendu la France, ne soient pas mort pour rien. Il faut
redonner à la France un catholicisme intégral avec une mystique de la ‘croisade’ pour restaurer la chrétienté de la nation.
 
Comment y arriver ? Par la jeunesse et la famille. A savoir, en établissant en l’homme un équilibre, une harmonie du corps et de l’esprit ; un épanouissement corporel, intellectuel et spirituel de tout l’être.
  • Finalement, sa vie s’inscrit dans la devise des jésuites :   « Connaître intimement la Personne du Christ pour l’aimer ardemment afin de le suivre fidèle »
  •  
Prière : Sois fier de ta foi !
 
tu es chrétien, sois fier de ta foi !
Sois fier, va, ta foi est un fameux trésor !
Sois fier, parce que ta foi est la plus grande force et la seule consolation que tu puisses trouver ici-bas.
Sois fier, parce que ta foi te fais meilleur que les autres.
Sois fier, parce que toi, tu as le courage d’être franc, et les autres au fond voudraient bien aussi te suivre.
Sois fier, parce que tu as la vérité pour toi et que la vérité triomphe toujours.
Sois fier, parce que tu obéis à Jésus-Christ, le plus grand Maître que l’humanité n’ait jamais entendu.
Sois fier, parce que, par ta foi, tu triompheras un jour, avec le Christ, devant le monde entier !
Sois fier, va, et tout le monde te respectera.
Sois fier de ta foi.
 
 

« Non, nous ne partirons pas ! »
Manifeste du Père Doncoeur. il fut exilé de France en 1902 à cause de la politique anticléricale de Clémenceau, il fut du nombre des religieux qui revinrent défendre le Pays durant la Grande Guerre en 1914. En 1924, le président du Conseil décide de les expulser de nouveau. La réaction du Père Doncoeur fut claire et précise et M. Herriot fit marche arrière six mois plus tard après des manifestations chaque dimanche dans toute la France qui ont permis qu’encore aujourd’hui, que les religieux soient tolérés d’être sur le sol français.
Extraits de son célèbre manifeste lu dans toute la France lors des manifestations
« M. le président Édouard Herriot, Non nous ne partirons pas ! Pas un homme, pas un vieillard, pas un novice, pas une femme ne repassera la frontière, cela jamais ! J’ai vécu douze ans en exil, de 22 à 34 ans, toute ma vie d’homme. Je vous le pardonne.
- Mais le 2 août 1914, à 4 heures du matin, j’étais à genoux chez mon supérieur. C’est demain la guerre, ai-je dit, ma place est au feu. Et mon supérieur m’a béni et m’a embrassé. Par des trains insensés, sans ordre de mobilisation (j’étais réformé), sans livret militaire, j’ai couru au canon, jusqu’à Verdun.
- Le 20 août, à l’aube, avant la reprise du combat, à la recherche des blessés du 115e, j’avançais au-delà des petits postes, quand tout à coup, je fus enveloppé par le craquement de vingt fusils, et je vis mon camarade étendu de son long, contre moi, sur la route, la tête broyée. J’ai senti à ce moment que mon cœur protégeait tout mon pays. Jamais je n’avais respiré l’air de France avec cette fierté. […]
- J’ai été trois fois blessé, je garde toujours sous l’aorte un éclat d’obus reçu dans la Somme… et, démobilisé, j’ai commis le crime de rester chez moi… Et maintenant vous me montrez la porte !
- « Vous voulez rire, M. HERRIOT ! Mais on ne rit pas de ces choses. Jamais, pendant cinquante mois, vous n’êtes venu me trouver. Ni moi, entendez-vous, ni aucun autre, ni aucune femme, nous ne reprendrons la route de Belgique. Cela jamais ! Vous ferez ce que vous voudrez, vous prendrez nos maisons, vous nous ouvrirez vos prisons, mais partir comme nous l’avons fait en 1902 ? Jamais !
- Et je vais vous dire maintenant pourquoi nous ne partirons pas. Nous ne partirons plus parce que nous ne voulons plus qu’un étranger nous rencontrant un jour loin du pays nous pose certaines questions auxquelles nous répondrions, comme jadis, en baissant la tête : « La France nous a chassés ». Pour l’honneur de la France jamais nous ne dirons plus cela à un étranger. Donc nous resterons tous. Nous le jurons sur la tombe de nos morts ! ».
 
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