Histoire du château
L’histoire du château se déroule sur 1050 années. Successivement un manoir, un château, une maison familiale, une maison de prière et enfin un prieuré de religieux : telle est l’histoire originale de ce lieu, riche de son héritage spirituel marqué spécialement par deux grandes figures de l’Église de France : le Père Doncœur et le Père Caffarel.
Les Seigneuries
Tout commence par une Seigneurie fondée en 1075 qui donna le nom de Troussures, dit « les trois sources » qui caractérisaient le lieu.
En 1570 une première construction du château (ou manoir) est réalisée par Jacques Richard, à l’emplacement de la pelouse devant le château actuel. Des terres environnantes enrichissent la propriété.
En 1880, Toussaint Le Caron, écuyer et membre au grand conseil du Roi, acheta la propriété et sera le dernier comte de Troussures. Il rase le manoir et reconstruit le château sous sa forme actuelle, juste un peu plus bas que la pelouse.
Le Père Doncœur
En 1938, suite à deux familles successives, la générale Nourrisson donne la propriété du château avec ses 8 hectares à la Compagnie des Jésuites de Paris, qui la confie à l’un d’eux, le Père Doncœur. De 1938 à 1961, figure charismatique, il transforme ce château en une maison familiale d’accueil pour la formation des familles en vue de rechristianiser la France.
Le Père Caffarel
Après sa mort, l’association des amis du Père Doncœur transmet la maison au Père Caffarel, prêtre diocésain de Paris et fondateur du mouvement international des Équipes Notre-Dame. Elle devient une maison de prière pour la formation à l’oraison.
La congrégation Saint-Jean
En 1996, juste avant sa mort, il lègue à son tour la maison à la congrégation Saint-Jean, Institut de religieux apôtres, qui en fait un prieuré avec la venue des Frères et des Sœurs contemplatives pour créer un centre spirituel d’accueil, de retraite ou de formation. L’inauguration officielle de la fondation du prieuré s’est réalisée à Pâques 1997.
Le Père Doncœur
De fait, il fut l’initiateur de nombreuses réformes dans l’Église de l’époque en créant notamment les premières préparations au mariage, des retraites de couples, des sessions des familles.
En liturgie, il a eu l’audace avant le Concile Vatican II de réhabiliter la veillée pascale, la messe face au peuple et en langue vernaculaire. Passionné par l’évolution de l’Église, il organisa des sessions de théologie par les grands théologiens de l’époque qui permirent de préparer les réformes de Vatican II quelques années plus tard.
Ces années à Troussures ne furent que l’expression du terme d’une vie livrée totalement à Dieu. Ce jésuite, né en 1880 à Nantes et entré dans la Compagnie des Jésuites à 18 ans, s’est révélé toute sa vie un fougueux de Dieu, un apôtre hors normes : tant comme aumônier militaire lors de la 1ère guerre mondiale où il est considéré comme celui qui a été le plus décoré de par son héroïsme, qu’entre les deux guerres où il mit tout son zèle à reconstruire la chrétienté de la France par la jeunesse, et notamment par le scoutisme.
Il est considéré comme une des grandes figures spirituelles du 20e siècle qui marqua par son témoignage de foi et d’espérance tant de générations de jeunes et de familles. Nous voulons garder et faire connaître son héritage spirituel à Troussures où il fut enterré dans le caveau de la chapelle. Une vie édifiante et à connaître !
Le Père Doncœur est aussi à l’origine des Goums, qui rassemblent des jeunes de 20 à 35 ans pour de grandes randonnées spirituelles dans des régions désertiques ou dépouillées en Europe.
Pour en savoir plus sur le Père Doncœur ou sur les Goums :
Le Père Caffarel
l’une des très grandes figures données par Dieu à son Église au cours du 20e siècle ».
Tels sont les termes employés par Mgr Lustiger dans son homélie au cours de la messe célébrée en septembre 1996 à Paris, quelques semaines après le décès du Père Caffarel, à laquelle assistaient des amis du Père et de nombreux membres des Équipes Notre-Dame.
Alors qu’il fut attiré vers la vie monastique lors de ses 20 ans, comment ce prêtre diocésain de Paris est-il arrivé à avoir un ministère exceptionnel et d’une fécondité étonnante qui marqua jusqu’à ce jour l’Église ? Comme prêtre-célibataire, pourquoi s’intéressa-t-il autant à la vie des veuves, des divorcés non remariés, des fiancés, des couples en développant une spiritualité du sacrement de mariage, fort innovante pour l’époque avant même le Concile Vatican II ?
Qu’est-ce qui poussa le Père Caffarel à terminer sa vie pendant 30 ans à Troussures en transformant ce château en une école d’oraison lors de semaines de prière où sont accourus du monde entier 25 000 retraitants au fil des années ?
Qu’est-ce qui a permis qu’aujourd’hui, son procès de béatification est en cours et qu’il ne manque plus qu’un miracle pour qu’il soit porté sur les autels de l’Église ?
Son portrait, dépeint par l’un de ses amis, peut nous éclairer :
- « De petite taille, frêle d’apparence, le regard perçant, le Père Caffarel bénéficie d’une perspicacité psychologique et d’une grande acuité spirituelle qui lui assure un bon équilibre pour s’occuper toute sa vie aussi bien des couples que des personnes souhaitant entrer dans un chemin vers l’oraison.
- Il n’est pas d’abord un théoricien, il se veut surtout un praticien dans ses conseils à la fois spirituels et pratiques sur les questions de la vie aussi bien conjugale que mystique. Anxieux de nature et très rigoureux pour lui-même et les autres, il mettra toute son ardeur à rester très exigeant pour les mouvements qu’il a fondés ».
Si on soulève un peu plus le voile pour descendre dans le sanctuaire de son cœur, se révèle un homme qui fut saisi en premier par Dieu en mars 1923. Lui-même le confie sobrement avec pudeur :
- « À vingt ans, Jésus-Christ, en un instant, est devenu quelqu’un pour moi. Oh ! Rien de spectaculaire. En ce lointain jour de mars, j’ai su que j’étais aimé et que j’aimais, et que désormais entre lui et moi ce serait pour la vie. Tout était joué».
- Cette rencontre avec le Christ, ce « Quelqu’un », fut décisive et resta omniprésente tout au long de vie jusqu’à sa mort à 96 ans.
Pour ceux qui veulent découvrir sa vie, ses œuvres, son apostolat à Troussures :
