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Centre Spirituel de Troussures
Prieuré Notre-Dame de Cana - dans l'Oise
Des retraites spirituelles, des formations, de l'accueil personnalisé

Le père Henri Caffarel


 
- 1903, le 30 juillet, naissance à Lyon d’Henri Caffarel. A 20 ans, il reçut sa vocation de n’appartenir qu’à Dieu et désira entrer chez les Trappistes. On lui conseilla plutôt le séminaire, mais  il gardera toute sa vie une nostalgie inguérissable de la vie monastique : « Si je n’avais pas ressenti profondément cet appel à la vie de prière, je n’aurais pas éprouvé le besoin de prier quotidiennement et de me réserver chaque année plusieurs semaines de vie silencieuse et solitaire. Si mon sacerdoce a eu quelque efficacité, je sais que je le dois à la pratique de l’oraison » dira-t-il. Toute sa vie découle de ce secret ancré en lui.
 
- 1930, le 19 avril, ordonné prêtre par le cardinal Verdier et incardiné dans le diocèse de Paris, il exerce d’abord son ministère au secrétariat de la Joc puis à celui de l’Action Catholique générale avant sa nomination en 1940 comme vicaire à Saint Augustin à Paris.
 
- 1936 il quitte toute fonction officielle pour se mettre au service des couples chrétiens et les aider à retrouver le sens profond de leur sacrement de mariage. il propose des retraites spirituelles pour les couples : c’est une révolution pour l’époque ! La spiritualité conjugale n’existait pas. Ce sera le début des « fondations »…

 
Fondateur des équipes Notre Dame : « la sainteté par le mariage » 1939

 - La grande aventure commence ! Il répond à la demande de quatre jeunes foyers parisiens et amorce une réflexion sur le sacrement de mariage. Son leitmotiv : « se donner l’un à l’autre pour se donner ensemble. Si le couple est habité par la charité divine, il va s’ouvrir ».  Des petites équipes se fondent rapidement, c’est la naissance du Mouvement des équipes Notre Dame (les END), dont il en assumera la direction spirituelle jusqu’en 1973. Ce mouvement de spiritualité a pour but de conduire les époux chrétiens à la perfection de leur état de vie, c'est-à-dire, à la sanctification dans le mariage.
- 1942 ils essaiment en province, se dotent d’une charte le 8 décembre 1947 et sont reconnus en 1992 par le cardinal Pironio, président du conseil pontifical pour les laïcs en tant qu’ « association de fidèles de droit privé ». Le mouvement se répand très vite dans le monde entier pour compter aujourd’hui 9.020 équipes de cinq à sept foyers réparties dans 58 pays. Rien qu’en France, au Luxembourg, en Suisse : 2263 équipes, soit 10523 couples, 500 veufs et veuves, et 2017 prêtres accompagnateurs.
Fondateur du mouvement des veuves 1943
- Parallèlement, il entame une réflexion avec des jeunes veuves de guerre. Il lui apparaît que la mort de leur époux ne rompt pas leur union qui survit pour l’éternité. Cette réflexion aboutira, d’une part, à la restauration du rituel de la consécration des veuves, et d’autre part, à la naissance de deux mouvements : Notre-Dame de la Résurrection (1943), et le groupement spirituel des veuves (1946).
 

Fondateur de l’Anneau d’or 1945

- Revue de spiritualité conjugale, d’audience internationale, qui paraît régulièrement jusqu’en 1968 et qui constitue un véritable testament spirituel pour les générations suivantes. C’est dans cette revue qu’il lancera le fameux « devoir de s’asseoir », qui consiste pour les époux à prendre régulièrement du temps pour faire ensemble, sous le regard de Dieu, le point sur leur amour.
 

Fondateur des cahiers de l’oraison 1958

- Revue consacrée à la prière intérieure et en 1969 un cours d’oraison par correspondance qui a eu une très large audience.
 
Cette première étape de sa vie a mobilisé l’attention du Père Caffarel envers les couples, les familles et l’amour humain. Il a prodigieusement anticipé ce qu’allait devenir le couple pour qu’au lendemain de la seconde guerre mondiale, il renouvelle la compréhension chrétienne du sacrement de mariage. Il a magnifié la dignité de l’amour humain à une époque où personne ne soupçonnait encore combien il serait menacé par l’évolution même des mœurs et de la culture. Il a anticipé le souffle du  Concile Vatican II sur la vocation à la sainteté des laïcs de façon étonnante.

Il a pu anticiper la nécessité de donner une force surnaturelle à l’humanité de notre vie pour qu’elle soit capable d’affronter les crises à venir.  Au dire de Monseigneur Lustiger lors de la messe célébrée à Sainte Madeleine juste après le décès du Père Caffarel : « Prophètes du  vingtième siècle, le Père Caffarel en est l’un des plus imminents ! ».
 Après cette vie riche en fondations, il décida de se retirer dans le silence et la prière. En réalité une dernière étape de fondation commença : une « école de prière à Troussures ».

 
 Le Père Caffarel à Troussures de 1966 à1996

- Homme d’action, il n’en est pas moins resté toujours un contemplatif, et ce retrait à Troussures est significatif. Impressionné de constater que si peu de chrétiens étaient entrés dans la prière de l’oraison, il voulut proposer à tous l’expérience d’une intimité avec Dieu dans la prière silencieuse. La maison de Troussures lui en fournissait l’opportunité et l’école de prière qu’il fonda, fut peut-être l’expression la plus profonde de ce qu’il porta dans son cœur toute sa vie ! D’une maison familiale du temps du Père Doncoeur, Troussures devint une petite oasis de prière et de silence. L’ouverture au village et à la région souffrit de ce changement d’esprit, mais en même temps elle s’ouvrit à un accueil international.
- L’intuition des « semaines de prière » consista à vivre six jours de prière et de formation à la vie intérieure, corps et âme, dans un silence complet. Y participeront quelques vingt-cinq mille personnes- laïcs, jeunes et adultes, prêtres, religieuses.. venues du monde entier. Les membres des équipes Notre Dames en bénéficieront en premier lieu, mais très vite tous se sentiront concernés et marqués à vie. De nombreux témoignages relatent que dans leur vie spirituelle « il y a ‘avant’ Troussures et ‘après’ Troussures ». Le bien connu André Sève, Assomptionniste et journaliste fut saisi par cette expérience de la semaine de prière et il en écrira son livre fameux « Trente minutes pour Dieu » qui aidera par la suite tant de chrétien sur le chemin de la prière.
- Pour accueillir chaque semaine de l’année trente à quarante retraitants, il rénova toute la maison dans sa structure et son confort pour que chaque participant puisse être seul avec Dieu dans le grand silence. En arrivant à Troussures à 63 ans, il reçut, de l’association des amis du Père Doncoeur, la propriété de huit hectares et se lança très vite dans des travaux importants en s’appuyant sur la providence pour financer toutes ces transformations dont nous bénéficions aujourd’hui. Il refit toutes les toitures, installa le chauffage central, segmenta les grandes chambres en petites cellules  avec lavabo, transforma l’école de Montjoie en chambres, réaménage le parc etc.
- Maître en oraison, il trouve également le temps d’écrire une quinzaine d’ouvrages sur la prière et le mariage, publiés aux Éditions du Feu Nouveau qu’il a créé en 1946 et traduits en plusieurs langues (anglais, allemand, portugais, italiens, espagnol, néerlandais, polonais, russe, tchèque, japonais, arabe…
Parmi les plus connus :
            - Présence à Dieu : cent lettres sur la prière
            - Nouvelles lettres sur la prière
            - Cinq soirées sur la prière intérieure
            - Dieu ce nom le plus trahis
            - Prends chez toi Marie, ton épouse
           
Portrait du Père Caffarel : Petit de taille, frêle d’apparence, le regard perçant, il bénéficie d’une perspicacité psychologique et d’une grande acuité spirituelle qui lui assure un bon équilibre pour s’occuper toute sa vie aussi bien de la vie conjugale que d’aider les personnes à entrer dans un chemin vers l’oraison. Il n’est pas d’abord un théoricien, il se veut surtout un praticien tant dans les conseils à la fois spirituels que pratiques pour les questions de la vie conjugale que de la vie mystique. Anxieux de nature et très rigoureux pour lui-même et les autres, il mettra toute son ardeur à rester très exigeant sur les mouvements qu’il a fondés, quitte à se retirer quand il estimera que cela ne correspond plus vraiment à ce qu’il a voulu faire.
Dans cet esprit, on comprendra qu’il a eu beaucoup de difficulté à trouver un successeur pour Troussures et son école de prière. Après avoir recherché en vain pendant dix ans un prêtre qui pourrait continuer son œuvre, il se vit obligé d’abandonner son projet, d’arrêter les semaines de prière en janvier 1996 et de confier à la providence l’avenir de Troussures. C’est ainsi qu’il proposa sa maison à qui serait intéressé à partir du moment où elle reste un lieu d’Église.
Connaissant le Père Philippe de longue date, quand il était encore vicaire à Paris où ils aimaient échanger sur la théologie de la sacramentalité du mariage, leur rencontre en janvier 1996 incita le Père Caffarel à s’orienter vers la communauté Saint Jean pour reprendre Troussures. En lien avec Monseigneur Thomazeau, alors évêque de Beauvais, la Congrégation Saint Jean préféra que la donation se fasse au diocèse et que la communauté saint Jean en ait l’usage pour préserver son vœu de pauvreté.
- Août 1996 la signature de la donation fut effectuée et trois semaines plus tard, le 18 septembre, le Père Caffarel décéda à 94 ans ! Célébrées selon son vœu dans la plus stricte intimité, ses obsèques ont eu lieu dès le lendemain à Troussures, avant son inhumation dans le petit cimetière du village à 150 mètres de la maison
Fondateur de mouvement, Maître d’oraison, Prophète du Renouveau de l’Église, il a su surtout nous témoigner de l’unité profonde entre vie contemplative et  vie active ; entre une vie intérieure centrée sur Dieu seul et une vie apostolique audacieuse, inventive et rénovatrice. Aumônier à Paris ou prédicateur à Troussures, c’est le même secret qui l’habite depuis l’âge de 20 ans quand il fut saisi par le Christ pour le suivre : prière, oraison, silence pour n’être qu’un avec Dieu ; de là, découla toute sa fécondité apostolique et ecclésiale qui devint manifeste à Troussures pendant les trente années où il demeura.

 
                       



Son procès de béatification est ouvert au diocèse de Paris en 2006. Aujourd’hui, en 2020, un miracle est demandé afin qu’il soit présenté au Saint-Père pour être béatifié.
 
 
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